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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 10:18

 

Petite chronique du samedi en participation au défi lecture proposé chez Virginie B. Cette semaine je vous présente le livre qui a reçu mon coup de coeur parmi ceux que j'ai eu la chance de lire en avant première en tant que jury du Prix du roman FNAC 2014.

 

La dévoration de Nicolas d'Estienne d'Orves

Quatrième de couverture:

 

 

« Je suis chez moi dans le carnage. Mes livres sont des meurtres. Le mal est ma respiration. »

L’écrivain Nicolas Sevin aime l’opéra, la littérature et le sang. Judith, son éditrice, voudrait qu’il se renouvelle, qu’il se démasque, en un mot qu’il se mette à nu.

En choisissant de se replonger dans l’affaire du Japonais cannibale Morimoto, Nicolas Sevin prend le risque de se confronter à ses peurs et à ses démons : son enfance, sa relation ambiguë avec sa mère, un noir secret gardé par son père, ses parties de chasse sexuelle avec son amie de toujours. Et si les bourreaux qui le hantent étaient plus proches de lui qu’il n’ose le croire ? Au terme de sa descente en enfer, il dresse un constat sans concession : certains savent dompter l’écriture, d’autres se font dévorer par elle.

 

Auteur du très remarqué Les fidélités successives, Nicolas d’Estienne d’Orves, nous donne, avec La dévoration, son livre le plus personnel et le plus dérangeant.

Mon avis :

 

Je ne connaissais pas du tout cet auteur qu'on appelle souvent NEO, le quatrième de couverture m'intriguait beaucoup. Après avoir découvert que NEO est journaliste, ancien critique littéraire et actuellement chroniqueur musical au Figaro, auteur d'une vingtaine de livres pour la plupart primés, je me suis dit que je n'avais pas affaire à un débutant en écriture.

Une lecture que je ne suis pas près d'oublier tant j'ai été emportée par cette histoire qui peut paraître bien macabre mais qui ne l'est que sur quelques pages. Je me souviens de ce fait divers épouvantable, Issei Sagawa le cannibale qui, en 1980 avait "goûté" sa copine. Ca faisait la une des journaux.

Réduire La dévoration à cette hstoire serait passer à coté de l'essentiel qui à mon avis se trouve dans la difficulté d'écrire et le poids de la transmission familliale. 

Mon ressenti est plutôt une sensualité à la limite de l'érotisme. Une histoire très bien construite menée par une écriture envoutante. Un roman contemporain bien qu'on fasse des bonds dans le passé, parisien 100 %, peut-être à ne pas mettre entre toutes les mains, à vous de voir mais moi, j'en redemande !

 

 

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 13:57

Comme chaque samedi depuis maintenant quelques mois, je vous propose une lecture. Généralement celle qui a occupé ma semaine.Voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine je vous présente le dernier né d'un de mes auteurs favoris Dan Fante :  Don Giovanni suivi de Les initiés.

 

 

 

Week end lecture : Don Giovanni

 

 

 

Quatrième de couverture :

 

Ces deux pièces de Dan Fante se lisent comme des romans. Don Giovanni, hommage de l'auteur à son père John, nous plonge dans l'intimité familiale de Bruno Dante. Les Initiés évoquent l'univers inhumain du télémarketing.

 

Bruno : J'ai décidé de suivre une nouvelle cure dans un établissement spécialisé.

Jonathan : C'est plutôt une bonne nouvelle, fiston.

Agnès, revenue s'asseoir sur son canapé : Dis-leur pour combien de temps (...)

Bruno, désignant Agnès : Mon retour sur investissement. (...)

Richard : Dans leur programme en douze étapes, les Alcooliques Anonymes appellent ça "échanger".

Agnès : Va tailler des pipes, grande folle !

Richard : Je ne demanderais pas mieux.

Jonathan, à Agnès : Ici, tu es chez moi. Et tu parles à mes fils !

Bruno : C'est juste une impression, ou bien on est vraiment une famille de cinglés ?

 

 

Mon avis :

 

Comme je l'ai dit en introduction, Dan Fante est un de mes écrivains préférés. Il se partage mon panthéon personnel avec son père John Fante et  quelques autres.

Forcement, je ne suis pas très objective car j'aime tout ce qu'il écrit. Roman et poésie. Cette fois-ci il fait éditer deux pièces de théatre sur lesquelles j'ai un avis bien différent.

La première, Don Giovanni, est une petite merveille de drôlerie, les Fante /Dante père et fils étant passés maîtres dans l'art du sarcasme. On y retrouve tous les travers de la famille. L'alcool, la dérision, le ressentiment, l'amour, en un mot la folie douce.

Les Initiés, la deuxième partie du livre est une autofiction puisque Dan Fante, avant de devenir écrivain, a passé plusieurs années un téléphonne gréffé à l'oreille prêt à vendre son âme pour une cuite, un rail et une commande de papeterie de burreau.

J'ai adoré retrouver la famille Fante / Dante que je suis de livres en livres depuis quelques années, je n'ai pas aimé les excités de la télévente, la lecture a été ennuyeuse, la magie n'a pas opéré. Jamais je n'aurais imaginé dire une chose pareille d'un tel auteur mais je me dois d'être honnête. Je me dis que cette pièce est un commande d'édition tant elle est éloignée du style et du caractère de son auteur.

Enfin si vous voulez découvrir le monde extravagant des Fante, je ne vous conseille pas de commencer par ce livre. 

Pour John Fante, je vous conseille Mon chien stupide ou Demande à la poussière.

Pour Dan Fante, je vous conseille Régime sec ou De l'alcool dur et du génie.

Ah, juste un dernier mot qui concerne la maison qui édite Dan Fante en France. Il s'agit de 13e Note éditions. Il se trouve que cette merveilleuse maison d'éditions est en grande difficulté actuellement et dans l'obligation d'arrêter toutes ces publications. C'est un drame pour nombre de ses auteurs souvent déjantés qui vont se retrouver sans éditeur français, une catastrophe pour nous lecteurs francophones. Si vous me suivez depuis quelques temps déjà, vous savez que je vous parle souvent de 13e Note dont je suis plusieurs auteurs en plus de Dan Fante comme Tony O'Neill, Barry Gifford, Ry Cooder, Mark SaFranco et Jon Roberts. L'info est relayée sur divers supports média et je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager le soutien de Rouquin Bouquine qui lance une vaste opération de sauvetage : Opération #Un13eNoteCetEté

Je vous le dit tout de go, si jamais Dan Fante n'est plus édité en France, je ne réponds plus de mon état mental !

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 11:57

 

Comme chaque samedi depuis maintenant quelques mois, je vous propose une lecture. Généralement celle qui a occupé ma semaine.voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Toute affaire cessante, je me suis précipité avec une avide curiosité sur un auteur dont je vous ai parlé il y a quelques semaines Romain Gary. J'ai donc ouvert ce qui me semblait être son meilleur roman pour faire connaissance avec lui :

 

La promesse de l'aube.

Week-end lecture : la promesse de l'aube

 

 

Quatrième de couverture :

 

-"Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !

 

Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :

- Alors, tu as honte de ta vieille mère ? "

Mon avis : 

 

J'ai terminé la lecture de ce livre cette nuit vers 4 heures du matin et je dois avouer que je n'en suis pas encore sortie. Je crois bien que cet avis sera une critique très "à chaud" de cette merveille qui m'a été donnée de lire. C'est bien simple je suis tombée amoureuse de Romain Gary et en cette veille de fête des mères, je trouve mon choix de lecture bien à propos.

 

 

 

Cette autobiographie retrace la passion d'une mère pour son fils, seul être au monde sur lequel deverser son amour fou et ses fantasmes de réussite. Rien n'est trop beau pour ce petit prince qu'elle élève seule dans des conditions parfois précaires mais dissimulées d'abord à Vilnius puis à Varsovie et enfin à Nice. La France, pays de cocagne qui berce tous les rêves du petit Roman Kacew dont la mère présente les" illustres" comme les membres de la famille, album photo à l'appui. Roman devenu Romain qui toute sa vie durant s'acharnera à rendre sa mère fière de lui en réalisant de son mieux pour la France et pour elle, tous les rêves que cette mère avait pour son petit génie. Un amour partagé, une dévotion quasi mysthique. La quitescence de l'expression "mère juive".

Et que dire de l'écriture de Romain Gary !  Humour, passion, ironie, sensibilité à fleur de peau, lyrisme et férocité coulent de la plume de ce grand écrivain pour venir noircir la page et illuminer le coeur du lecteur.

 

Romain Gary fût ce que sa mère voulait qu'il soit : Licencié en droit, capitaine dans l'armée de la France libre, aviateur, héros de guerre superbement décoré par le général De Gaulle, diplomate en Suisse, Bulgarie, et en Angleterre, consul général de France à Los Angeles, mondain torturé, séducteur impénitent et enfin immense écrivain ayant obtenu 2 fois le Prix Goncourt à cause d'une supercherie qu'il créa et dont il ne se remit jamais, l'enfantement d'un double littéraire : Emile Ajar.

 

La promesse de l'aube n'est pas un coup de coeur, c'est un coup de foudre.

 

 


Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours.

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 16:00

 

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Il y a deux semaines, je vous proposais Alex de Pierre Lemaitre, cette semaine, je vous présente la suite : Sacrifices

Week-end lecture : sacrifices

Quatrième de couverture :

 

" Un évènement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complètement votre vie. Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez."

Anne Forestier, la nouvelle compagne du commandant Verhoeven, est l'unique témoin d'un braquage dans une bijouterie des Champs-Elysées. Elle a été violemment tabassée et laissée pour morte.

Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaitre a imposé son style et son talent dans l'univers du thriller. Après Alex (Prix des lecteurs du Livre de Poche 2012), il achève ici une trilogie autour du commandant Verhoeven, initiée avec Travail soigné. (Prix Cognac 2006).

 

Mon avis :

 

Quel plaisir de retrouver ce flic pas comme les autres, il mesure un mètre quarante-cinq mais il en impose. Encore une affaire intime pour Verhoeven qui le ramènera où il refuse d'aller, vers ses vieux démons. Quelques scènes violentes mais rien d'insoutenable, une écriture cisellée, une ambiance et un suspens qu'on ne peut pas lâcher avant la fin bref, un très bon polar.

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 11:47

 

 

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé parVirginie B.

 

La semaine dernière j'écrivais chez Virginie que je ne lis jamais de magazines. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis alors cette semaine, j'ai lu le magazine littéraire LIRE et POLKA magazine la revue de photoreportage.

Week-end lecture : Lire et Polka

Lire :

 

Dix pages consacrées à Romain Gary. Des extraits des dernières oeuvres de Paul Auster et Catherine Millet (dont je découvre que nous avons grandi dans le même quartier d'une petite ville de la balieue ouest de Paris ). Un entretien avec Maylis de Kerangal que je n'ai pas lu.

De Romain Gary, je n'ai lu qu'Emile Ajar. La vie devant soi est un souvenir de mon adolescence. Je ne connaissais de Romain Gary que son double prix Goncourt. J'ai découvert un héros de la seconde guerre mondiale, diplomate, cinéaste, un être totalement mégalo, dépressif et paranoïaque comme bon nombre de génies. Un dossier passionnant qui m'a donné envie de m'intéresser de plus près à son oeuvre littéraire. La chance étant de mon coté, le lendemain de ma lecture du dossier, flânant à la brocante de mon quartier, je suis tombée sur La promesse de l'aube roman autobiographique. Pour 50 centimes, je me suis offert mon premier Romain Gary.

 

Lire.Magazine

 

 

 

Polka :

 

J'ouvre le magazine, je passe 10 pages de publicités, c'est pour cela que je ne lis pas la presse. Heureusement que le magazine est consacré au photographe new yorkais William Klein et sa vision éclatante de Brooklyn. Cette fois-ci "Bad boy", comme il est souvent surnommé, ne s'accorde qu'une contrainte : La photo numérique. Le plus français des photographes américains nous offre de Coney island à Williamsburg des images chocs qui explosent comme des feux d'artifices. Je passe encore les publicités pour m'arrêter sur les clichés de Kiev sous la neige et le chaos total, des photos effroyablement belles. Je passe encore les publlcités et les quelques pages sur l'entrée des Paparazzi au musée pour m'intéresser au témoignages de premiers assistants de photographes reconnus comme Stanley Green, William Klein (encore lui) et le merveilleux Elliott Erwitt. Métier ingrat d'assistant mais ô combien instructif lorsqu'il permet à la nouvelle génération de cotoyer les géants.

 

Polka magazine

 

 

 

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 09:19

 

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé parVirginie B.

 

Cette semaine un bon polar : Alex de Pierre Lemaitre.

Week-end lecture : Alex

 

Quatrième de couverture :

 

Qui connaît vraiment Alex ?

Elle est belle. Excitante.

Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée et livrée à l'inimaginable ? Mais quand le commissaire Verhoeven découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien, ni personne.

Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrière, une mécanique diabolique et imprévisible où l'on retrouve le talent de l'auteur de Robe de marié.

 

[Pierre Lemaitre] hisse le genre noir à une hauteur rarissime chez les écrivains français : celle où se tient la littérature. Jean-Christophe Buisson, Le Figaro magazine.

 

Jubilatoire, littéraire, hitchcockien. Yann Plougastel, Le Monde littéraire.

 

 

 

 

Mon avis :

 

Voici plusieurs mois que j'avais quitté le monde du polar, sans doute pour cause d'indigestion. Mon retour au genre est fracassant. Marie Hélène m'avait conseillé ce livre et je la remercie. Un petit bijou de suspens servi par des personnages hors du commun que je vous laisse découvrir. Un montage parfait qui ballade le lecteur comme une boule de flipper avec comme extra ball une tension intense. Pierre Lemaitre est devenu populaire en décrochant le prix Goncourt 2013 avec Au revoir là-haut mais il ne faut pas oublier qu'avant cela, il est l'auteur d'excellents thrillers.

A dévorer avec délectation !

 

 

 

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 09:39

 

 

Comme chaque samedi, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine a été historique et philosophique avec Le problème spinoza de Irvin Yalom.

Week-end lecture : le problème Spinoza

 

Quatrième de couverture:

 

Amsterdam, février 1941. Le Reichleiter Rosenberg, chargé de la confiscation des biens culturels des juifs dans les territoires occupés, fait main basse sur la bibliothèque de Baruch Spinoza. Qui était-il donc ce philosophe, excommunié en 1656 par la communauté juive d'Amsterdam et banni de sa propre famille, pour, trois siècles après sa mort, exercer une telle fascination sur l’idéologue du parti nazi Irvin Yalom, l’auteur de Et Nietzsche a pleuré, explore la vie intérieure de Spinoza, inventeur d’une éthique de la joie, qui influença des générations de penseurs. Il cherche aussi à comprendre Alfred Rosenberg qui joua un rôle décisif dans l'extermination des juifs d'Europe.

 

Le rythme soutenu du récit, la vivacité des dialogues, l’érudition d’Irvin Yalom, la plongée dans la société néerlandaise du XVIIe siècle et les grands bouleversements de l’Europe du XXe font de cet ouvrage un véritable régal. Marie Auffret-Pericone, La Croix. 

 

 

 

Mon avis :

 

Se replonger dans les pensées de Spinoza avec l'aide d'Irvin Yalom est un vrai bonheur. On suit deux histoires en parralèle. Celle du philosophe de la joie, solitaire excommunié de la communauté juive d'Amsterdam en 1656 et celle d'un redoutable chef nazi totalement fasciné par l'oeuvre du philosophe mais qui met à mal son idéologie antisémite.

Un roman passionnant et remarquablement documenté. Un coup de coeur !

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 11:29

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

Comme vous avez déjà pu le constater je ne lis pas que des nouveautés. Il y a tant de romans qu'on a jamais le temps de lire que j'aime parfois me replonger dans le passé. Je vais d'ailleurs bientôt lire Albert Camus pour les besoins de mon atelier lecture. Cette semaine, j'ai donc lu un roman paru en 1989:

 

Une prière pour Owen de John Irving

 

Week-end lecture : une prière pour Owen

Quatrième de couverture:

"Si je suis condamné à me souvenir d'un garçon à la voix déglinguée-ainsi commence le nouveau roman de John Irving-,ce n'est ni à cause de sa voix, ni parce qu'il fut l'être le plus petit que j'aie connu, ni même parce qu'il fut l'instrument de la mort de ma mère. C'est à lui que je dois de croire en Dieu; si je suis chrétien, c'est grâce à Owen Meany."

Agé de onze ans, Owen en paraissait six à peine. Mais sa frêle enveloppe dissimulait une volonté de fer, une foi absolue et la conviction profonde qu'il était l'instrument de Dieu.

Bien des années plus tard, depuis de Canada où il est installé, John Wheelwright évoque avec nostalgie le puzzle de sa jeunesse, dans une petite ville du New Hampshire: la vie de collégien, les premiers émois amoureux, la quête du père inconnu, les débuts sournois de la guerre du Vietnam; et par-dessus tout l'amitié parfaite avec Owen-l'irrésistible Owen qui s'était voué à la double tâche de réparer le tort causé à John et de sauver le monde.

Roman initiatique, où alternent le burlesque et le tragique, tableau d'une génération sacrifiée, chronique insolite au délire soigneusement contrôlé, John Irving est ici plus que jamais inspiré par l'ange du Bizarre. Un ange qui pourrait bien s'appeler Owen Meany.

Mon avis :

Que dire après la lecture de ces quelques six cent pages ... Je ne suis pas une fan de John Irving. J'ai abandonné Le monde selon Garp avec lequel je m'ennuyais, j'ai tenté L'épopée du buveur d'eau que j'ai quitté avant la fin, même le dernier en date Dernière nuit à Twisted River m'est tombé des mains.Seulement voilà, il y a quelques temps, j'ai passé un moment avec quelqu'un qui m'a fait une telle critique passionnée d'Une prière pour Owen, que je ne pouvais ne pas tenter cette lecture. D'autant plus qu'il serait dommage de rester sur un échec et ne pas comprendre l'engouement que John Irving suscite chez des milliers de gens. Il me parait bien difficile de résumer cette histoire en quelques mots alors je vais faire la liste d ce que j'ai aimé et de ce que je n'ai pas aimé.

Ce que j'ai aimé c'est tout d'abord d'avoir pu lire enfin un roman de John Irving jusqu'à la dernière page ! J'ai aimé l'ambiance désuète du Gravesend cette petite ville du New Hampshire décor des souvenirs du narrateur. J'ai aimé me demander qui pouvait-être Owen, un ange? une ami imaginaire? un fantôme ? J'ai aimé le destin incroyable de cet immense esprit coincé dans un corps minuscule. L'humour et l'empathie jouant la course au sentiment du lecteur. J'ai apprécié la typographie aussi particulière que la voix d'Owen. J'ai moins aimé les pages de descriptions sans limite, la présence indispensable mais pesante et presque scolaire de la religion accompagnée de nombreuses citations du livre des prières.Une vision de la guerre du Vietnam destinée à mon avis uniquement aux américains. Pourtant il ne faut pas perdre de vue que l'auteur a quitté son pays pour échapper à sa mobilisation. Irving renie-t-il sa terre natale ? On dirait bien ...

On devrait obliger les américains à vivre un an ou deux loin des Etats-Unis. Ils verraient alors à quel point ils se ridiculisent aux yeux du monde entier ! Ils entendraient d’autres versions que les leurs ! N’importe quel pays en sait plus sur l’Amérique que les Américains eux-mêmes ! Et les Américains ignorent absolument tout des autres pays !

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 08:00

 

Comme chaque samedi, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine, je lis Eureka street de Robert McLiam Wilson

 

Eureka-street.jpg

 

 

Quatrième de couverture :

 

Dans un Belfast livré aux menaces terroristes, les habitants d'Eureka Street tentent de vivre vaille que vaille. Chuckie le gros protestant multiplie les combines pour faire fortune, tandis que Jake le catho, ancien dur au coeur d'artichaut, cumule les ruptures. Autour d'eux, la vie de quartier perdure, chacun se battant pour avancer sans jamais oublier la fraternité.

«Eureka Street est un grand livre et son auteur un formidable écrivain. Belfast peut lui dresser une statue. » Gilles Anquetil, Le Nouvel Observateur

 

Mon avis :

 

Ce roman n'est pas une nouveauté , il date de 1996. Il m'a été présenté comme le meilleur roman écrit sur Belfast et j'adhère à cette affirmation. L'auteur fait une sublime déclaration d'amour à sa ville natale. Les personnages, une bande de copains désabusés, sont très attachants. Une version neutre du conflit nord irlandais où chaque communauté traine son lot de massacres. L'occasion aussi de voir que les nouvelles générations refusent de se méler du conflit politique et religieux. Un roman tendre, bourré d'humour et sans parti pris. Un vrai coup de coeur pour moi. Un auteur génial qui manie l'humour, l'auto dérision et la poésie avec brio. Je ne resiste pas à vous offrir un petit extrait du livre:

 

Il y avait trois versions fondamentales de l'histoire irlandaise : la républicaine, la loyaliste, la britannique. Toutes étaient glauques, toutes surestimaient le rôle d'Oliver Cromwell, le vioque à la coupe de cheveux foireuse. J'avais pour ma part une quatrième version à ajouter, la Version Simple : pendant huit siècles, pendant quatre siècles, comme vous voudrez, c'était simplement tout un tas d'irlandais qui tuaient tout un tas d'autres irlandais.

 


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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 11:38

 

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

La semaine dernière je n'ai pas présenté de lecture, je vous ai tout de même proposé mardi Kinderzimmer de Valentine Goby

 

Aujourd'hui, on change d'univers car cette semaine j'ai lu Souvenirs d'un pas grand chose de Charles Bukowski

 

souvenirs-d-un.jpg

 

Quatrième de couverture :

 

Bukowski n’a rien oublié : ni la violence, ni la douleur des premières années de sa vie. Il parle vrai et dur. Les coups reçus et donnés, les désespoirs d’un jeune homme laid qui n’a jamais la bonne «attitude», les mesquineries des petits débrouillards, la bouteille, la guerre qui se prépare et n’engloutira pas indistinctement tout le monde, tout cela est dit sans détour. Le constat est effrayant mais drôle: on sait rire aussi, que diable ! La machine à durer en verra bien d’autres, c’est évident. Les outrances, ici, ne sont, après tout, que celles de la vie elle-même. Et puis l’émerveillement n’est jamais loin, même derrière le souvenir de jeunesse le plus cruel. Chez Bukowski, le cœur est tendre, mais bien accroché.

 

Mon avis :

 

Oh je sais ce que la plupart d'entre-vous va dire : "Beurk !"

Oui mais après ? Après il y a la poésie. Cette autobiographie saupoudrée de fantasmes décrit une gamin solitaire par obligation et rèveur par besoin. Un ado complexé et repoussant. Les debuts d'un bon à rien, écrivain humilié. Un parcours qui mène sans surprise aux dérives alcoolisées qu'on connait. Bukowski c'est une paquerette dans un tas de fumier. Soyez curieux !

 

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