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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 10:18

 

Petite chronique du samedi en participation au défi lecture proposé chez Virginie B. Cette semaine je vous présente le livre qui a reçu mon coup de coeur parmi ceux que j'ai eu la chance de lire en avant première en tant que jury du Prix du roman FNAC 2014.

 

La dévoration de Nicolas d'Estienne d'Orves

Quatrième de couverture:

 

 

« Je suis chez moi dans le carnage. Mes livres sont des meurtres. Le mal est ma respiration. »

L’écrivain Nicolas Sevin aime l’opéra, la littérature et le sang. Judith, son éditrice, voudrait qu’il se renouvelle, qu’il se démasque, en un mot qu’il se mette à nu.

En choisissant de se replonger dans l’affaire du Japonais cannibale Morimoto, Nicolas Sevin prend le risque de se confronter à ses peurs et à ses démons : son enfance, sa relation ambiguë avec sa mère, un noir secret gardé par son père, ses parties de chasse sexuelle avec son amie de toujours. Et si les bourreaux qui le hantent étaient plus proches de lui qu’il n’ose le croire ? Au terme de sa descente en enfer, il dresse un constat sans concession : certains savent dompter l’écriture, d’autres se font dévorer par elle.

 

Auteur du très remarqué Les fidélités successives, Nicolas d’Estienne d’Orves, nous donne, avec La dévoration, son livre le plus personnel et le plus dérangeant.

Mon avis :

 

Je ne connaissais pas du tout cet auteur qu'on appelle souvent NEO, le quatrième de couverture m'intriguait beaucoup. Après avoir découvert que NEO est journaliste, ancien critique littéraire et actuellement chroniqueur musical au Figaro, auteur d'une vingtaine de livres pour la plupart primés, je me suis dit que je n'avais pas affaire à un débutant en écriture.

Une lecture que je ne suis pas près d'oublier tant j'ai été emportée par cette histoire qui peut paraître bien macabre mais qui ne l'est que sur quelques pages. Je me souviens de ce fait divers épouvantable, Issei Sagawa le cannibale qui, en 1980 avait "goûté" sa copine. Ca faisait la une des journaux.

Réduire La dévoration à cette hstoire serait passer à coté de l'essentiel qui à mon avis se trouve dans la difficulté d'écrire et le poids de la transmission familliale. 

Mon ressenti est plutôt une sensualité à la limite de l'érotisme. Une histoire très bien construite menée par une écriture envoutante. Un roman contemporain bien qu'on fasse des bonds dans le passé, parisien 100 %, peut-être à ne pas mettre entre toutes les mains, à vous de voir mais moi, j'en redemande !

 

 

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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 19:15

 

Actuellement fleurissent sur les réseaux sociaux des listes de nos dix meilleures lectures, ou alors des livres qui nous ont marqués. Oui, moi aussi j'ai fait ma liste de livres marquants, je ne sais même plus ce que j'ai mis dedans. Comment n'en choisir que dix ?

Si je devais la refaire aujourd'hui, cette liste, je doute qu'elle soit identique à la première.

Ma copine Marie Hélène a établi, elle, la liste de ses dix films préférés et me propose de dresser la mienne. Même si ça ne sert à rien, c'est amusant. En pleine reflexion du choix de mes films, je me suis aperçue que j'avais un net penchant pour le cinéma américain.

 

Au moins je suis cohérente avec ma sensibilité littéraire.

 

Et cette liste alors ? La voilà :

 

 

Dracula - Francis Ford Coppola

Le parrain - Martin Scorsese

Casino - Martin Scorsese

Il était une fois en Amérique - Sergio Leone

La guerre des étoiles - Georges Lucas

Taxi driver - Martin Scorsese

Le magicien d'Oz - Victor Fleming

Escalier C - Jean Charles Tacchella

Midnight in Paris - Woody Allen

Love actually - Richard Curtis

 

 

 

 

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 15:53

Finies les vacances, fini le farniente. J'ai lu beaucoup cet été mais pas que des bonnes choses. Je reviens vers vous pour vous parler d' une lecture qui m'a été agréable.

Voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine, La grâce des brigands de Veronique Ovaldé

Week-end lecture : La grâce des brigands

Quatrième de couverture :

 

Un soir de juin 1989, Maria Cristina Väätonen reçoit un appel de Lapérouse : la voici replongée dans les méandres de son enfance au Canada. Elle a pourtant quitté son village à seize ans. Elle est devenue un écrivain célèbre et mène une vie libre et scandaleuse en Californie. Mais, au fond, elle est restée la vilaine soeur. Il lui faudra revenir sur ses pas pour conquérir définitivement sa liberté...

Mon avis :

 

Maria Christina Väätonen à 16 ans quand elle se sauve de chez elle, dans le Grand Nord canadien, avec la bénédiction de son père. Elle fuit une vie misérable, une soeur jalouse, une culpabilité entretenue et une mère complètement cinglée. Elle s'installe à Los Angeles où on lui a proposé une bourse d'études. Elle découvre la liberté, la vie, tout ce qui est interdit chez elle. Elle devient l'amie d'une jeune hippie et l'amante d'un auteur à succès héroïnomane. Une sorte de Marlon Brando dont l'homme à tout faire se fait appeler Judy Garland. Ceci plante un peu le décor... A 17 ans, grâce à son amant et mentor, elle publie son autobiographie dans laquelle elle règle ses comptes avec son enfance, c'est un succès immédiat. On découvre au fil des pages cette autobiographie mélée au présent un peu chaotique de Maria Christina. La rudesse et le froid canadien s'oppose à la torpeur et l'insouscience californienne. Un évènement la force à revenir chez sa mère et ce sera pour mieux s'en échapper. Règlements de comptes et force de caractère font de ce petit bout de femme fragile une héroïne attachante. L'écriture de Véronique Ovaldé est une pépite de drôlerie et de sarcasme. 

J'ai découvert ce livre lors d'une lecture publique de l'auteur et croyez-moi, écouter Véronique Ovaldé lire son texte est un régal que j'espère pouvoir gôuter à nouveau !

File droit dans tes bottes et n'obéis jamais.

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 16:48

 

Mercredi je reprend le chemin de l'atelier d'écriture. Chic, je vais souffrir.

Pour patienter jusqu'à la rentrée, Nadine nous a proposé un extrait de Je suis né de Georges Perec dans lequel l'auteur propose "Quelques-unes des choses qu'il faudrait que je fasse avant de mourir." L'idée étant d'établir notre propre liste.

A l’instar de Georges Perec, j’ai moi aussi une liste de choses qu’il faudrait que je fasse avant de mourir.

Faut-il que je fasse ou ai-je envie de faire ?

Cette notion de « falloir… devoir… » me rebute. Finalement, à bien y réfléchir, je ne vois pas ce que je devrais faire. Ma liste prend donc un chemin détourné et devient la liste des choses que j’aimerais faire avant de mourir. Voilà qui m’est plus confortable.

J’aimerais retourner aux Etats Unis. J’aimerais faire la route du Blues. Aller m’enchainer aux racines sèches et tortueuses de cette divine complainte. Mon voyage commencerait à Chicago puis descendrait à travers le Tennessee, l’Arkansas, le Mississipi et la Louisiane jusqu’à La Nouvelle Orléans où je boirais à la source du chant sacré.

 

J’aimerais faire du sport, j’aimerais courir mais sans aucune fatigue. Il n’est pas question que je souffre le martyre dès la première foulée. Non, ce que je veux c’est courir, pas apprendre à courir !

 

Il faudrait, ah oui là il faudrait que j’arrive à dormir une nuit entière d’un vrai sommeil. Un sommeil naturel sans aucune aide chimique. Qu’est ce que ça doit être bien de dormir naturellement !

 

J’aimerais avoir le temps de lire les mémoires de Charles de Gaulle et celles de Winston Churchill. Ca fait des années que j’y pense. Je ne vois pas bien ce que cela m’apporterait, ça ne changerait pas ma vie. Ces deux là m’appellent et me captivent.

 

J’aimerais aller à Strasbourg et voir le château du Haut-Koenigsbourg. Aller à Saint Pétersbourg au mois de juin pour voir les nuits blanches.

 

Porter un kimono traditionnel avec tout le rituel que l’habillage comprend bien entendu.

 

Parler anglais, espagnol, italien, japonais, allemand, grec, russe, portugais et finnois. Là encore, j’ai dit parler, je ne veux pas apprendre ça prend trop de temps !

 

Passer une journée à Hauteville House à Guernesey et y croiser son illustre fantôme.

 

Descendre un pack de bières devant un match de foot en compagnie de David Beckham. Comment ça, je vais trop loin ?

 

Faire une retraite silencieuse, reprendre des cours de chant, vider ma cave et jouer de la guitare.

 

Me brûler à l’étincelle d’une idée de livre, m’enfermer dans une vielle maison au bord de la mer pour écrire, déchirer, réécrire, pleurer, douter, picoler, fumer, recommencer, construire, détruire, fonder, étayer, édifier et enfin accoucher d’un roman génial.

 

Manger des myrtilles pour préserver ma vue afin de pouvoir lire jusqu’à mon dernier souffle.

La liste de Georges Perec
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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 10:50

 

 

 

Je suis rentrée de vacances la valise blindée de lectures en tout genre. J'avais partagé avec vous la liste de ce qui me tiendrait compagnie durant trois semaines estivales et comme à l'accoutumée, je n'ai pas du tout suivi ce que j'avais prévu.

Je vais essayer de vous présenter les livres qui ont accompagné mes siestes, mes fins de soirée et mes fugues loin des humains.

 

Une amie m'a prêté Torturez l'artiste ! de Joey Goebel

 

Torturez l'artiste !

Quatrième de couverture :

 

Les Etats-Unis sont en mal de chefs-d’oeuvre. L’influent Lipowitz fonde une société destinée à repérer au berceau des génies propres à régénérer l’art américain. Le principe est simple : l’activité artistique s’étant toujours nourrie de la souffrance, à chaque prodige en herbe est attribué un manager chargé de transformer sa vie en cauchemar. Harlan, jeune musicien et critique à la dérive, chaperonne le petit Vincent que la vie a doté de talents exceptionnels, d’une mère nymphomane et fauchée, d’un physique ingrat et d’une affreuse fratrie. Harlan veille à enrichir ce terrain prometteur en multipliant les interventions traumatisantes.

 

Dans la tradition du Monde selon Garp, avec un humour décapant, Joey Goebel épingle l’industrie du divertissement. Une critique au vitriol de l’Amérique d’aujourd’hui.

Mon avis :

 

 

Faut-il souffrir pour avoir du talent ? J'ai tendance à préférer les artistes un peu, voire très torturés à ceux bien portants. Ai-je pour autant raison ?

Faut-il déglinguer la vie d'un enfant potentiellement brillant pour qu'il produise une oeuvre géniale ? Pour la fondation "Nouvelle Renaissance", qui ressemble à s'y méprendre à une puissante secte, la réponse est oui. Vincent ,petit génie perdu dans une famille de cinglés va être coupé de tout repère afin de suivre les enseignements de Harlan, préposé à lui pourrir la vie, l'empêcher d'être heureux afin qu'au fil des ans et des malchances, cette graine d'artiste torturé ne puisse que créer la meilleure oeuvre possible puisée dans son profond mal-être. Vincent écrit, compose, scénrise ce qui va réveiller l'art. Cet art ensuqué dans la médiocrité, la bêtise et l'argent.

J'ai bien aimé la lecture de cette critique acerbe de l'univers du divertissement bas de gamme dont les médias s'emparent pour nourrir nos pauvres cervelles d'incultes. C'est drôle, c'est méchant, c'est tendre. Gare à la manipulation, elle pourrait bien prendre les chemins de traverse.

 

La conclusion du livre pourrait être suggérée par Léonard de Vinci : Piètre disciple qui ne surpasse pas son maître.

 

Je suis vraiment désolé d'avoir à te le dire, mais tu ne seras jamais heureux.

1ere phrase du livre

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 12:20

Je vous ai abandonné, j'avais besoin d'une pause. J'ai passé quelques nuits sur ma tablette à dégommer des cochons verts dans l'espoir d'évacuer la lecture soutenue des 5 romans de la rentrée littéraire que je devais noter pour le prix du jury Fnac. Après cette légère indigestion, tout n'était pas bon, les quelques livres que j'ai voulu entamer me sont tombés des mains ou n'ont déclenché chez moi, aucune émotion.

Dès qu'il sera sorti en librairie, je vous présenterai le roman a qui j'ai donné mon coup de coeur parmi les livres que j'ai eu la chance de lire en avant première.

En attendant, je prépare ma valise lecture de l'été.

Bien que je ne sois pas hostile aux nouvelles technologies, je déteste lire sur une liseuse. Ce sont donc des kilos de papiers qui vont encombrer mes bagages. Je choisis toujours une palette assez large. De la lecture légère oui mais pas que. De la lecture sombre mais pas uniquement, il faut savoir laisser passer le soleil entre deux nuages.

 

Pour cet été j'ai choisi :

 

Pierre Lemaitre - Rosy et John :

 

"La bombe a convenablement fonctionné; sur ce plan, il a tout lieu d'être satisfait. Les rescapés tentent déjà de secourir les victimes restées au sol. Jean s'engouffre dans le métro. Lui ne va secourir personne. Il est le poseur de bombes."
Jean Garnier n'a plus rien à perdre dans la vie: sa mère est en prison, sa petite amie a été tuée et il n'a plus de travail. Face à ce jeune paumé, Camille Verhoeven doit agir avec plus de finesse que jamais: Jean est-il une vraie menace pour le pays tout entier, ou juste un looser atteint de la folie des grandeurs?
En exclusivité pour le Livre de Poche, Pierre Lemaitre signe ici une intrigue saisissante où chaque minute qui passe peut coûter des centaines de vie.

Véronique Ovaldé - Le grâce des brigands :

 

Quand Maria Cristina Väätonen reçoit un appel téléphonique de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis des années, l'ordre qu'elle avait cru installer dans sa vie s'en trouve bouleversé. Celle-ci lui demande instamment de venir chercher pour l'adopter Peeleete, le fils de sa sœur. Nous sommes en juin 1989, Maria Cristina vit avec son amie Joanne à Santa Monica (Los Angeles). 
Cela fait vingt ans qu’elle a quitté Lapérouse, et son univers archaïque pour la lumière de la ville et l'esprit libertaire de la Californie des années 70. Elle n'est plus la jeune fille contrainte de résister au silence taciturne d'un père, à la folie d'une mère et à la jalousie d'une sœur. Elle n'est plus non plus l'amante de Rafael Claramunt, un écrivain/mentor qu'elle voit de temps à autre et qui est toujours escorté par un homme au nom d'emprunt, Judy Garland.

Encouragée par le succès de son premier roman, elle est déterminée à placer l'écriture au coeur de son existence, être une écrivaine et une femme libre. Quitte à composer avec la grâce des brigands.

Patrick Modiano - L'herbe des nuits :

 

 

« Qu’est-ce que tu dirais si j’avais tué quelqu’un ? »

J’ai cru qu’elle plaisantait ou qu’elle m’avait posé cette question à cause des romans policiers qu’elle avait l’habitude de lire. 
C' était d’ailleurs sa seule lecture. Peut-être que dans l’un de ces romans une femme posait la même question à son fiancé.

« Ce que je dirais ? Rien ». 

Françoise Hardy - Le désespoir des singes et autres bagatelles :

 

Dans cette autobiographie déjà culte, avec la grâce qui la caractérise, Françoise Hardy ne cache rien des épreuves qu'elle a su traverser, de ses amours avec Jean-Marie Périer, puis avec son mari, Jacques Dutronc. Au fil des pages, on croise : Serge Gainsbourg, Salvador Dali, Michel Berger, Patrick Modiano, Étienne Daho, John Frankenheimer, France Gall, Michel Houellebecq et bien d'autres encore. Mieux qu'un récit de souvenirs, Le désespoir des singes et autres bagatelles est une traversée des apparences, servie par une écriture d'une justesse remarquable, au plus près des émotions.

Adrian McKinty - Une terre si froide :

 

1981, Carrickfergus, Irlande du Nord. Le gréviste de la faim Bobby Sands vient de mourir et la région est sous haute tension. C’est dans ce contexte oppressant que le sergent Sean Duffy est appelé d’urgence pour résoudre une étrange enquête : un homme a été retrouvé dans un terrain vague, une main coupée. La victime est un homosexuel notoire. Un mobile suffisant ? Puis une deuxième victime est découverte, présentant les mêmes sévices. Aurait-on affaire au premier serial killer de l’histoire du pays ? Duffy sait toutefois que les apparences sont souvent trompeuses, lui qui incarne un paradoxe en Ulster : il est flic et catholique.

Adrian McKinty réussit le pari de faire vivre la violence de la guerre civile en même temps qu’il nous entraîne au coeur d’une enquête palpitante, maniée avec un humour noir si cher aux Irlandais.

Cliquez sur les photos pour voir la couverture en entier
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J'espère vous avoir donné des idées de lecture, on se retrouve très vite pour les chroniques du samedi ou pour un texte de ma composition ( je suis peut-être sur une piste ).

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 10:27

Comme chaque samedi depuis maintenant quelques mois, je vous propose une lecture. Généralement celle qui a occupé ma semaine. Cette fois-ci c'est un livre un peu plus ancien car je suis en pleine lecture d'une sélection des romans qui sortiront à la rentrée de septembre et dont bien sur je me garderais bien de vous dévoiler les titres.Voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine je vous présente Féroces de Robert Goolrick

Week-end lecture : féroces

Quatrième de couverture:

 

 

Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. A la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces

Mon avis:

 

Il y avait longtemps qu'un livre ne m'avait pas bouleversé autant. Personne ne sort indemne d'une telle lecture. Robert Goolrick y raconte son enfance avec élégance et lucidité au sein d'une famille à la F.S.Fitzgerald. On brille en société, on s'écharpe en famille. Alcooliques mondains et parents incompétents, le paraitre est la norme chez les Goolrick. Une enfance fracassée dont on découvre le secret sur quelques lignes au trois quart de la lecture et qu'on ne peut s'empêcher de relire pour s'assurer d'avoir bien compris tant la violence y est féroce. C'est le récit d'un auteur détruit par le désamour, la violence et la recherche de reconnaissance de ses parents. Jamais larmoyant, parfois drôle ou caustique, ce qui permet au lecteur de reprendre son souffle, Féroces est un roman d'une force qui tord les tripes jusqu'à la dernière page. On en sort groggy, balancé dans les cordes.  Un chef d'oeuvre.

Comment ont-ils fait pour continuer, sachant ce qu'ils savaient, et chacun sachant ce que l'autre savait ?

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 13:57

Comme chaque samedi depuis maintenant quelques mois, je vous propose une lecture. Généralement celle qui a occupé ma semaine.Voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Cette semaine je vous présente le dernier né d'un de mes auteurs favoris Dan Fante :  Don Giovanni suivi de Les initiés.

 

 

 

Week end lecture : Don Giovanni

 

 

 

Quatrième de couverture :

 

Ces deux pièces de Dan Fante se lisent comme des romans. Don Giovanni, hommage de l'auteur à son père John, nous plonge dans l'intimité familiale de Bruno Dante. Les Initiés évoquent l'univers inhumain du télémarketing.

 

Bruno : J'ai décidé de suivre une nouvelle cure dans un établissement spécialisé.

Jonathan : C'est plutôt une bonne nouvelle, fiston.

Agnès, revenue s'asseoir sur son canapé : Dis-leur pour combien de temps (...)

Bruno, désignant Agnès : Mon retour sur investissement. (...)

Richard : Dans leur programme en douze étapes, les Alcooliques Anonymes appellent ça "échanger".

Agnès : Va tailler des pipes, grande folle !

Richard : Je ne demanderais pas mieux.

Jonathan, à Agnès : Ici, tu es chez moi. Et tu parles à mes fils !

Bruno : C'est juste une impression, ou bien on est vraiment une famille de cinglés ?

 

 

Mon avis :

 

Comme je l'ai dit en introduction, Dan Fante est un de mes écrivains préférés. Il se partage mon panthéon personnel avec son père John Fante et  quelques autres.

Forcement, je ne suis pas très objective car j'aime tout ce qu'il écrit. Roman et poésie. Cette fois-ci il fait éditer deux pièces de théatre sur lesquelles j'ai un avis bien différent.

La première, Don Giovanni, est une petite merveille de drôlerie, les Fante /Dante père et fils étant passés maîtres dans l'art du sarcasme. On y retrouve tous les travers de la famille. L'alcool, la dérision, le ressentiment, l'amour, en un mot la folie douce.

Les Initiés, la deuxième partie du livre est une autofiction puisque Dan Fante, avant de devenir écrivain, a passé plusieurs années un téléphonne gréffé à l'oreille prêt à vendre son âme pour une cuite, un rail et une commande de papeterie de burreau.

J'ai adoré retrouver la famille Fante / Dante que je suis de livres en livres depuis quelques années, je n'ai pas aimé les excités de la télévente, la lecture a été ennuyeuse, la magie n'a pas opéré. Jamais je n'aurais imaginé dire une chose pareille d'un tel auteur mais je me dois d'être honnête. Je me dis que cette pièce est un commande d'édition tant elle est éloignée du style et du caractère de son auteur.

Enfin si vous voulez découvrir le monde extravagant des Fante, je ne vous conseille pas de commencer par ce livre. 

Pour John Fante, je vous conseille Mon chien stupide ou Demande à la poussière.

Pour Dan Fante, je vous conseille Régime sec ou De l'alcool dur et du génie.

Ah, juste un dernier mot qui concerne la maison qui édite Dan Fante en France. Il s'agit de 13e Note éditions. Il se trouve que cette merveilleuse maison d'éditions est en grande difficulté actuellement et dans l'obligation d'arrêter toutes ces publications. C'est un drame pour nombre de ses auteurs souvent déjantés qui vont se retrouver sans éditeur français, une catastrophe pour nous lecteurs francophones. Si vous me suivez depuis quelques temps déjà, vous savez que je vous parle souvent de 13e Note dont je suis plusieurs auteurs en plus de Dan Fante comme Tony O'Neill, Barry Gifford, Ry Cooder, Mark SaFranco et Jon Roberts. L'info est relayée sur divers supports média et je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager le soutien de Rouquin Bouquine qui lance une vaste opération de sauvetage : Opération #Un13eNoteCetEté

Je vous le dit tout de go, si jamais Dan Fante n'est plus édité en France, je ne réponds plus de mon état mental !

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 11:57

 

Comme chaque samedi depuis maintenant quelques mois, je vous propose une lecture. Généralement celle qui a occupé ma semaine.voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Toute affaire cessante, je me suis précipité avec une avide curiosité sur un auteur dont je vous ai parlé il y a quelques semaines Romain Gary. J'ai donc ouvert ce qui me semblait être son meilleur roman pour faire connaissance avec lui :

 

La promesse de l'aube.

Week-end lecture : la promesse de l'aube

 

 

Quatrième de couverture :

 

-"Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !

 

Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :

- Alors, tu as honte de ta vieille mère ? "

Mon avis : 

 

J'ai terminé la lecture de ce livre cette nuit vers 4 heures du matin et je dois avouer que je n'en suis pas encore sortie. Je crois bien que cet avis sera une critique très "à chaud" de cette merveille qui m'a été donnée de lire. C'est bien simple je suis tombée amoureuse de Romain Gary et en cette veille de fête des mères, je trouve mon choix de lecture bien à propos.

 

 

 

Cette autobiographie retrace la passion d'une mère pour son fils, seul être au monde sur lequel deverser son amour fou et ses fantasmes de réussite. Rien n'est trop beau pour ce petit prince qu'elle élève seule dans des conditions parfois précaires mais dissimulées d'abord à Vilnius puis à Varsovie et enfin à Nice. La France, pays de cocagne qui berce tous les rêves du petit Roman Kacew dont la mère présente les" illustres" comme les membres de la famille, album photo à l'appui. Roman devenu Romain qui toute sa vie durant s'acharnera à rendre sa mère fière de lui en réalisant de son mieux pour la France et pour elle, tous les rêves que cette mère avait pour son petit génie. Un amour partagé, une dévotion quasi mysthique. La quitescence de l'expression "mère juive".

Et que dire de l'écriture de Romain Gary !  Humour, passion, ironie, sensibilité à fleur de peau, lyrisme et férocité coulent de la plume de ce grand écrivain pour venir noircir la page et illuminer le coeur du lecteur.

 

Romain Gary fût ce que sa mère voulait qu'il soit : Licencié en droit, capitaine dans l'armée de la France libre, aviateur, héros de guerre superbement décoré par le général De Gaulle, diplomate en Suisse, Bulgarie, et en Angleterre, consul général de France à Los Angeles, mondain torturé, séducteur impénitent et enfin immense écrivain ayant obtenu 2 fois le Prix Goncourt à cause d'une supercherie qu'il créa et dont il ne se remit jamais, l'enfantement d'un double littéraire : Emile Ajar.

 

La promesse de l'aube n'est pas un coup de coeur, c'est un coup de foudre.

 

 


Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours.

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 16:00

 

Comme chaque samedi ou presque, voici ma contribution au défi week-end lecture proposé par Virginie B.

 

Il y a deux semaines, je vous proposais Alex de Pierre Lemaitre, cette semaine, je vous présente la suite : Sacrifices

Week-end lecture : sacrifices

Quatrième de couverture :

 

" Un évènement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complètement votre vie. Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez."

Anne Forestier, la nouvelle compagne du commandant Verhoeven, est l'unique témoin d'un braquage dans une bijouterie des Champs-Elysées. Elle a été violemment tabassée et laissée pour morte.

Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaitre a imposé son style et son talent dans l'univers du thriller. Après Alex (Prix des lecteurs du Livre de Poche 2012), il achève ici une trilogie autour du commandant Verhoeven, initiée avec Travail soigné. (Prix Cognac 2006).

 

Mon avis :

 

Quel plaisir de retrouver ce flic pas comme les autres, il mesure un mètre quarante-cinq mais il en impose. Encore une affaire intime pour Verhoeven qui le ramènera où il refuse d'aller, vers ses vieux démons. Quelques scènes violentes mais rien d'insoutenable, une écriture cisellée, une ambiance et un suspens qu'on ne peut pas lâcher avant la fin bref, un très bon polar.

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